Une vie sans un voyage à Pétra ? N’y pensez pas.
Comment imaginer son existence sans se prendre une fois pour le beau et ténébreux Lawrence d’Arabie grimpant tout là haut jusqu’au Der pour surplomber les plus incroyables paysages bibliques de cette terre du Jourdain. Ne rouvrez pas tout de suite les yeux… pensez au soir venu ; vous allez bivouaquer dans le Wadi Rum le temps d’une nuit, et au coin du feu, on vous parlera des mille couleurs de la Jordanie.
Le rose d’abord : la couleur de la pierre à Pétra. Puis le rouge, celui des dunes de sable fin qui vous entoure. Le bleu de la mer Rouge à Aqqaba et le blanc des concrétions de sel qui se dessinent lorsqu'on y arrive. Le crème des imposantes ruines romaines de Jerash, le jaune du désert oriental, et toutes les couleurs des bazars de Amman et les mezzes qui enchanteront vos papilles. Citons enfin l'or. Celui du sourire des Jordaniens, et leur qualité d'accueil vraiment inoubliable.
Vous pouvez bien avoir vu mille fois « le Trésor » en photo, la réalité est au delà. Les tombeaux s’en vont à l’infini, les pierres sont plus roses, et aussi mauves, rouges, parfois zébrées d’une veine où passe un sang d’or, et le défilé du Siq est par endroits si étroit qu’il donne le vertige à l’envers.
Pétra est belle d’en bas, d’en haut, de loin, de près, dans son cœur et dans ses à-côtés, plus on y passe du temps plus elle donne envie d’en passer. Vous en oublierez votre appareil photo, c’est certain.
La Mer Morte s’aborde de haut, par les montagnes, ses contours sinueux sont frangés de sel comme un écrin. Elle donne envie de s’y plonger – et on s’y plonge, enduits de la tête au pied de ses boues bienfaitrices. Dedans, vous avez huit ans, vous faites les clowns dans cette eau où on flotte : l’un y lit son journal sans matelas pneumatique, et l’autre crée une improbable chorégraphie… drôle et incontournable.